Québec : Pourquoi le monopole du jeu en ligne fait perdre 2 milliards par an ?

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Le Québec, toujours en mode monopole via Loto‑Québec, voit près de 2 milliards de dollars s’évaporer chaque année au profit de plateformes non autorisées. Ce constat alarmant touche directement les adeptes du jeu en ligne au Canada qui méritent un marché plus fluide, transparent et compétitif. Entre pertes financières et besoin de modernisation, le défi est clair : comment retenir cette manne numérique tout en protégeant les joueurs ? À l’heure où d’autres provinces canadiennes ouvrent leur marché, le Québec se doit de repenser son modèle.
Les pertes économiques du monopole québécois
Le Québec fait face à une fuite colossale de revenus. Lors du Canadian Gaming Summit 2025, il a été révélé que près de 2 milliards de dollars sont perdus chaque année au profit de sites de jeux en ligne non régulés, faute de concurrence sur le marché québécois. Ces sommes, qui pourraient alimenter les caisses de l’État, échappent au contrôle fiscal et au cadre légal, illustrant une dynamique inquiétante pour les finances publiques.
Parallèlement, seule une petite fraction des joueurs québécois mise sur la plateforme officielle Loto‑Québec. Environ 27% d’entre eux utilisent le site légal, contre 80% pour l’Ontario, province qui a libéralisé son marché. Ce déséquilibre reflète l’attrait persistant des alternatives privées, souvent plus attractives, mais non régulées.
Un modèle qui montre ses limites face à l’inflation
Derrière le monopole, on observe une stagnation alarmante. Les recettes de Loto‑Québec, pourtant importantes, n’ont pas évolué au rythme de l’inflation et de la croissance économique. Ce décalage renforce l’idée que le système actuel est de moins en moins adapté à un contexte numérique en expansion.
En effet, malgré des revenus proches de 1,5 milliard de dollars (net) pour 2023‑2024 et fiscal 2024‑2025, leur valeur réelle s’érode avec le temps. Pendant ce temps, l’essor du jeu en ligne se poursuit, mais Loto‑Québec ne capte plus qu’une part décroissante de cette activité, ce qui traduit une perte d’influence préoccupante.
La pression croissante pour une régulation modernisée

Face à cette situation, la Coalition québécoise du jeu en ligne (QOGC), regroupant des poids lourds du secteur comme DraftKings, Flutter ou Betway, milite pour une ouverture encadrée du marché. Son argument est simple : un cadre concurrentiel, similaire à celui de l’Ontario, permettrait d’endiguer les flux financiers sortants, tout en offrant une protection renforcée aux joueurs.
Lors du sommet de Toronto, la Coalition a exposé que seulement 27% des joueurs québécois utilisent des plateformes légales, un chiffre qui pourrait être inversé grâce à une régulation moderne. Pour les membres de la Coalition, il ne s’agit pas de détruire le modèle public mais de l’enrichir via un système hybride, plus efficace, transparent et rentable.
Vers un Québec compétitif et protégé
De nombreux exemples externes montrent qu’un marché ouvert et régulé profite à tous. En Ontario, l’ouverture du marché a généré des centaines de millions en recettes fiscales dès la première année, tout en assurant une meilleure protection du joueur grâce à la régulation.
Au Québec, il est urgent de s’inspirer de ce modèle pour capter cet essor, améliorer la qualité des services et renforcer la sécurité du jeu. Un nouveau cadre réglementaire, incluant des opérateurs privés agréés, pourrait permettre au gouvernement de récupérer une part significative des sommes aujourd’hui perdues, tout en responsabilisant les prestataires.
2026 : Un tournant décisif pour le Québec
L’échéance électorale d’octobre 2026 représente une opportunité politique majeure pour repenser le jeu en ligne au Québec. La QOGC indique être en discussion avec tous les partis afin d’intégrer la question de la régulation dans leurs programmes, ouvrant ainsi la voie à un dialogue entre opérateurs privés, gouvernement et société civile. Le défi est clair : préserver les atouts du modèle public tout en améliorant son efficacité économique et la protection des joueurs.
Bien pensée, une modernisation vers un système hybride et réglementé pourrait transformer les pertes actuelles en recettes durables, renforcer la sécurité et positionner le Québec comme un marché numérique compétitif et attractif.
Vers un marché plus juste et efficace
Le Québec perd chaque année jusqu’à 2 milliards de dollars à cause d’un monopole devenu inadapté face à l’essor numérique et aux besoins des joueurs modernes. Il est indispensable de repenser le cadre actuel pour mieux capter ces revenus et protéger les consommateurs.
Une ouverture maîtrisée et concurrentielle, inspirée du modèle ontarien, pourrait naturellement conduire à un marché plus dynamique. L’intégration du Top 10 des jeux de casino en argent réel les plus populaires dans les réflexions à venir contribuerait à sensibiliser les joueurs au potentiel des plateformes réglementées, tout en enrichissant l’offre proposée aux usagers.
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