Stu Ungar : le prodige du poker au destin tragique
Génie des cartes, légende des tournois et âme tourmentée, Stu Ungar reste l’un des noms les plus marquants de l’histoire du poker. Né à Manhattan en 1953, il découvre très tôt le monde du jeu dans le bar-club de son père, fréquenté par des bookmakers et des gangsters. Doué d’une mémoire phénoménale et d’un sens des probabilités hors du commun, il devient champion de gin rami à seulement dix ans avant de conquérir, des années plus tard, les tables de poker à Las Vegas. Son parcours, entre éclats de génie et chute vertigineuse, symbolise à lui seul les excès du monde des jeux d’argent.
Des débuts fulgurants dans les jeux de cartes
Une mémoire et une intelligence hors du commun
Très jeune, Stu Ungar surprend par son intelligence et sa mémoire exceptionnelle. Enfant du Lower East Side, il grandit dans un environnement où le jeu d’argent fait partie du quotidien. Contre l’avis de son père, il s’entraîne en secret au gin rami et commence à bâtir sa réputation dès l’adolescence. Après la mort de son père, il quitte l’école pour soutenir sa famille et fréquente les cercles clandestins new-yorkais où son talent attire rapidement l’attention.
Les premiers pas dans les cercles clandestins new-yorkais
En 1971, sa rencontre avec Victor Romano, un gangster respecté et fin stratège, marque un tournant. Romano devient son mentor et l’introduit dans les cercles de joueurs les plus fermés. Grâce à lui, Ungar développe son instinct et perfectionne sa lecture du jeu, jusqu’à être reconnu comme l’un des meilleurs joueurs de gin de la côte Est. Mais sa personnalité arrogante et son goût du risque lui valent déjà de dangereux ennemis.
De New York à Las Vegas : l’ascension d’un génie du poker

Le passage du gin rami au Texas Hold’em
Fuyant les dettes et les menaces, Stu Ungar s’installe à Las Vegas en 1976, ville emblématique du poker. Là, il rafle des sommes colossales face aux plus grands joueurs de gin rami, dont Billy Baxter, avant de se tourner vers le Texas Hold’em. En 1980, il participe pour la première fois aux World Series of Poker (WSOP) et crée la sensation : malgré son inexpérience, il surpasse Doyle Brunson et devient le plus jeune champion du monde de l’époque.
Les victoires historiques aux World Series of Poker
Son apparence juvénile lui vaut le surnom de « The Kid ». L’année suivante, il réitère l’exploit et décroche un deuxième bracelet WSOP. Ses victoires consécutives le hissent au panthéon du poker, aux côtés de légendes comme Johnny Moss et Nick The Greek. Son style agressif, fondé sur une lecture parfaite des adversaires, révolutionne le jeu et inspire encore aujourd’hui de nombreux joueurs de poker en ligne.
Entre luxe, excès et déchéance
Une célébrité fulgurante et des dérives coûteuses
Fort de sa célébrité, Ungar mène une vie de luxe : villas, voitures de sport, vêtements Versace… Mais la gloire a un prix. Accro à la cocaïne dès la fin des années 1970, il voit sa vie personnelle s’effondrer. Son divorce, les dettes et les excès en tout genre érodent peu à peu son génie. En 1983, malgré de nouvelles victoires, il s’enlise dans une spirale d’addiction et de paris insensés, jouant parfois des fortunes au golf ou au billard juste pour le frisson.
Addiction, dettes et tragédies personnelles
À la fin des années 1980, les drames s’enchaînent : la mort de son fils adoptif Richie le plonge dans une profonde dépression. Bien qu’il tente de se reprendre, notamment lors des World Series of Poker 1990, où il termine neuvième malgré une overdose, ses proches redoutent déjà une issue fatale. Ses pairs, comme Mike Sexton ou Chip Reese, le considèrent toujours comme un prodige, mais aussi comme l’exemple tragique du joueur consumé par son propre talent.
Le “Comeback Kid” : la dernière victoire de 1997
Le retour inespéré aux WSOP
Contre toute attente, Stu Ungar retrouve la lumière en 1997. Ruiné, malade, mais soutenu par son ami Billy Baxter, il participe une dernière fois au Main Event des WSOP. Amaigri et méconnaissable, il survole pourtant le tournoi et décroche un troisième titre de champion du monde, rejoignant Johnny Moss au sommet du palmarès. Les journalistes le surnomment alors « The Comeback Kid », symbole d’une résilience exceptionnelle.
Une fin tragique qui scelle la légende
Mais la renaissance ne dure pas. Fidèle à ses démons, Ungar dilapide ses gains dans les paris et replonge dans la drogue. Un an plus tard, le 22 novembre 1998, il est retrouvé mort dans un hôtel miteux de Las Vegas. L’autopsie révèle une crise cardiaque liée à des années d’abus. Il n’avait que 45 ans. Trois ans plus tard, il est intronisé au Poker Hall of Fame, consacrant à jamais sa légende dans l’histoire du jeu.
Héritage d’un génie éternel
Une influence durable sur les joueurs modernes
Stu Ungar demeure une figure mythique du poker. Son talent intuitif, sa mémoire hors norme et son audace ont façonné une génération entière de joueurs. Malgré ses excès, il reste le symbole d’un poker à la fois technique et passionné, où le mental prime sur la chance. Ses trois victoires aux World Series of Poker continuent d’inspirer les amateurs de poker en ligne, toujours fascinés par la frontière ténue entre génie et autodestruction.
De Las Vegas à Londres : le poker entre tradition et renouveau
L’histoire de Stu Ungar rappelle que le poker est autant un jeu de stratégie qu’un miroir de la nature humaine. Et alors que Las Vegas continue d’incarner cette dualité entre fortune et perdition, Londres s’impose désormais comme une nouvelle capitale du luxe et du jeu : le groupe Genting vient de transformer l’ancien Trocadero en un casino somptueux, signe que le monde du divertissement haut de gamme connaît une nouvelle ère. Entre légende passée et ambitions futures, le poker reste plus vivant que jamais.
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