
En Belgique, certains sites de jeux pirates avaient déjà trouvé le moyen de contourner la liste noire mais la pandémie de coronavirus aura permis la progression d’une concurrence encore plus déloyale. En cause forcément, la fermeture des casinos physiques. Résultat, ce ne sont pas moins de 250 plateformes non certifiées qui opèrent désormais sur le territoire.
L’explosion des sites illégaux
Ces dernières années, la Commission belge des Jeux de Hasard s’est efforcée de durcir ses réglementations en termes d’accessibilité, avec la création notamment d’une Liste noire recensant les sites non conformes. Pas de quoi décourager les opérateurs pirates, bien au contraire, puisque les sites de jeux en ligne illégaux continuent de fleurir depuis des studios établis à l’étranger.
Ici, ni vérification d’âge, ni limites de mises fixées généralement à 500 euros par semaine et par joueur. Les plateformes de jeux sont facilement accessibles via n’importe quel moteur de recherche ou réseau social, et les bonus proposés sont nombreux, chose pourtant interdite en Belgique. Au final, il suffit de quelques clics pour se créer une fausse identité et pour commencer à jouer en utilisant l’une des nombreuses méthodes de paiement proposées parmi lesquelles PaySafeCard et MasterCard prépayée. En 2017, il était estimé que près de 100 000 belges jouaient régulièrement sur des sites de jeux pirates !
Quelle législation pour les jeux en Belgique ?
C’est la Commission des Jeux de Hasard qui officie sur le territoire et qui dispose d’ailleurs d’un pouvoir plutôt étendu. Il lui est par exemple possible d’émettre des avertissements à l’encontre des opérateurs illégaux et d’empêcher les joueurs belges d’accéder aux sites offshore ne respectant pas la réglementation en vigueur. En coopération avec l’unité spéciale de lutte contre la criminalité informatique, les données des plateformes illégales sont ensuite transmises au fournisseur d’accès à Internet associé qui se chargera d’en bloquer l’accès. À chaque tentative de connexion, une page fixe apparaît alors à l’écran avec les différents logos des autorités. Quant aux plus gros dossiers, ils seront directement transmis au procureur qui pourra éventuellement engager des procédures pénales contre l’opérateur illégal.
Dans l’espoir d’établir un contrôle plus fiable encore, le pays avait finalement choisi en 2011 de contraindre les opérateurs de se conformer aux règles nationales belges en matière de jeux en ligne parmi lesquelles l’obligation de domicilier le serveur hébergeant le site sur le sol belge et d’obtenir une licence d’exploitation auprès de la Commission des Jeux de Hasard. L’année suivante, la Liste noire était créée.
Les failles de la Liste noire
En tout, 117 sites de jeux d’argent sont inscrits sur cette fameuse Liste noire mais l’on constate que les mécanismes censés bloquer l’accès à ces plateformes sont contournables sans peine. En Belgique, parmi les 250 sites de jeux pirates recensés par la société Ladbrokes, 20 figurent sur la Liste noire et devraient dès lors être totalement inaccessibles.
Au total, d’après la Commission des Jeux, les joueurs belges dépenseraient près de 115 millions d’euros par an sur le marché illégal, contre 463 millions sur les plateformes certifiées. Aux sites de jeux pirates s’ajoutent d’ailleurs les tournois physiques de poker, de rami-poker ou de Pai Gow Poker, organisés illégalement au sein de certaines communautés.
Une tendance visiblement difficile à freiner étant donné la complexité du blocage des sites illégaux. Aucun problème en effet du côté des grands fournisseurs d’accès à Internet mais certains fournisseurs de plus petite taille ne prennent généralement pas la peine de procéder au blocage de l’accès. Quant au budget, effectuer un contrôle permanent coûte cher et la Commission se voit aujourd’hui dans l’obligation de procéder à certaines économies. Résultat, un joueur sur 5 joue aujourd’hui sur des sites de jeux pirates en Belgique, et l’arrêt définitif de la pratique est loin d’être en marche !
Meilleurs casinos - Décembre 2023