Extrait du livre: Jean Boussac. Encyclopédie des jeux de cartes. Paris, 1896, p. 184–186.
Le polignac est un petit jeu de salon, qui, pour n'être pas compliqué, n'en est pas moins très intéressant. On le joue entre amis qui ne veulent point se gagner d'argent; on le joue surtout dans les sociétés où se trouvent des dames.
Si le polignac se joue à quatre, chaque joueur reçoit huit cartes. S'il se joué à cinq, chacun des joueurs reçoit. six cartes et l'on retire deux sept du jeu, soit les rouges, soit les noirs. Quand on joue le polignac à six, chacun des joueurs reçoit cinq cartes et l'on retire également deux sept. Enfin, si l'on est sept joueurs, chacun reçoit quatre' cartes et l'on retire les quatre sept du jeu.
Toutes les cartes se distribuent et leur nombre, comme on vient de le voir ci-dessus, doit toujours être divisible par le nombre des joueurs; il n'y a donc pas de talon. Il n'y a également point de retourne. Toutes les combinaisons et tous les efforts du joueur doivent tendre à faire le moins de levées qu'il est possible, ou du moinq, s'il en fait, il doit tâcher qu'elles ne contiennent point de valets et surtout le valet de pique: Polignac.
DE LA DONNE. — On distribué les cartes deux par deux, ou autrement, mais jamais il n'est permis d'en donner plus de trois d'un 'coup on commence par la droite.
VALEUR DES CARTES. — La plus forte carte est le roi; viennent ensuite la dame, le valent, l'as, le dix, le neuf, le huit et le sept.
MARCHE DU JEU. — Le joueur placé le premier à la droite du donneur qui a été désigné par le sort, joue une carte quelconque, et chaque joueur est obligé do fournir à la couleur.
Quand on manque de la couleur jouée, on s'empresse de se débarrasser de ses cartes les plus fâcheuses, c'est-à-dire de ses valets et surtout du valet de pique. Si l'on n'a pas de valets iL envoyer sur le tapis, on jette ses plus grosses cartes, car on doit toujours diminuer ses chances do faire des levées.
La partie se joue en dix, quinze ou vingt jetons, selon les conventions faites avant de commencer le jeu.
La partie est perdue par celui des joueurs qui a pris le premier le nombre de jetons convenu.
Il est bien évident que le joueur qui a l'attaque ouvrira le jeu dans sa couleur faible, et qu'il aura le soin dose créer des renonces afin de faire filer les cartes qui pourraient faire des levées.
Il faut bien convenir, avant de commencer le jeu, combien on prendra de jetons par valet ramassé, et expliquer également si, lorsqu'on fait une levée avec un valet de sa main, on ne sera pas obligé de prendre plus de jetons que dans le cas précédent. Il est inutile de dire que Polignac, ou valet de pique, ramassera toujours un nombre de jetons double. Exemple: Si les autres valets ramassent chacun deux jetons, le valet de pique en ramassera quatre.
MISÈRE ou CAPOTE. — Pour donner plus de piquant et d'imprévu au jeu de polignac, on convient généralement que celui qui fera toutes les levées (et c'est là le comble de la déveine) non seulement ne perdra rien mais qu'encore chacun de ses adversaires prendra un nombre de jetons déterminé, ordinairement cinq.
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