L’affaire remonte à 2021 et avait fait grand bruit quand la Commission européenne a rendu son verdict considérant que la Française des jeux (FDJ), leader hexagonal du marché des jeux d'argent français et des paris sportifs n'avait pas bénéficié d'aides d'État injustes dans le cadre de son monopole de jeux de hasard et de paris sportifs en France. Retour sur cette affaire, ses rebondissements et son issue finale.
Genèse de l’affaire
L’origine de l’affaire remonte à 2019 avec la privatisation de la FDJ, conférant de ce fait le monopole et l'exclusivité des jeux de loterie en ligne (et hors ligne) ainsi que celle des paris sportifs hors ligne, pendant 25 ans. Le litige fut porté par deux plaignants auprès de la Commission européenne concernant le fait d’une part que la FDJ bénéficiait d'un niveau injuste d'aide financière de la part de l'État et d’autre part que le montant de 380 millions d'euros payé par la FDJ pour les droits exclusifs d'exploitation de la loterie et des paris était trop faible. La Commission européenne a estimé que le groupe devait en effet payer davantage (97 millions d'euros supplémentaires) pour maintenir son monopole sur les loteries et les paris sportifs, sans toutefois considérer que la FDJ avait bénéficié d'aides d'État injustes.
Réactions et suites à l’affaire
La FDJ a naturellement accueilli ce verdict de la Commission européenne de façon positive par l’intermédiaire d'un communiqué. Dans ce dernier, la société française précise notamment que les futurs paiements de dividendes seront basés sur le bénéfice net ajusté à la suite de ce changement. Ainsi, pour la période 2019 à 2023, un amortissement supplémentaire de 17,9 millions d'euros sera fait. Le total de ce dernier s'élèvera à 15,2 millions d'euros en 2023, 37,0 millions d'euros en 2024 et 19,1 millions d'euros en 2025. Le verdict n’a pas rendu le sourire qu’à la FDJ, mais aussi à ses actionnaires et à la Bourse. Ainsi, dès le 31 octobre, l'action FDJ se clôtura à hauteur de 39,16 euros, soit une hausse de 7,7% par rapport à son cours au moment de l’ouverture faisant directement suite à l'annonce de la décision.
La FDJ se porte désormais mieux que jamais
Puisqu’une bonne nouvelle n’arrive jamais seule, la FDJ n’a pas tardé à avoir de nouvelles raisons de se réjouir. La société française connaît un contexte de croissance pour ainsi dire ininterrompu depuis le début de l'année. Ainsi, ce verdict aussi attendu que positif pour la FDJ intervient à peine quelques semaines après la publication par la FDJ de ses données financières pour l'année écoulée. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elles sont très bonnes. Pour faire simple et concis, en seulement neuf mois, le chiffre d'affaires de la FDJ a fait un bond de 11,9%, ce qui correspond à une somme avoisinant les 2,10 milliards d'euros. Autant dire que la société ne connaît pas la crise. Mais ce n’est pas tout, ainsi en regardant davantage dans le détail, on constate que les chiffres de la FDJ progressent dans tous les domaines. Qu’il s’agisse du domaine des paris sportifs et des jeux en ligne ou des revenus numériques, tous les voyants sont au vert, avec des revenus ayant augmenté de 39,3 % sur un an.
Pour conclure, on peut donc dire que la FDJ s’en tire extrêmement bien et en réalité plutôt mieux que prévu. En effet, le rendu du verdict de la Commission européenne fut relativement long et cette lenteur ne fut pas sans conséquence. Le temps fut plus ou moins suspendu pour les acteurs du marché (FDJ en tête) qui attendaient (craignaient) une sanction beaucoup plus lourde. À titre d’exemple, en 2022, la banque Citi avait parié sur un montant de plus de 1,5 milliard d'euros à rembourser par la FDJ. On se souvient alors à ce moment-là des sueurs froides qu’a pu avoir la société française, notamment du fait de la chute de la valeur de ses actions. Tout est bien qui finit bien pour la FDJ à qui semble être promis un avenir radieux et plutôt inespéré quand on y pense.