Autorité suisse des jeux : Analyse du rapport Gespa 2025

L’année 2025 marque un tournant pour la Suisse en matière de régulation du jeu. Dans son rapport de fin d’année, la Gespa réaffirme une surveillance parmi les plus strictes d’Europe, mettant en lumière les comportements des joueurs, les risques liés aux paris sportifs et l’évolution des pratiques numériques. Le tout intervient dans un contexte de transformation du marché, entre fermeture de plateformes, ouverture de nouveaux casinos terrestres et obligations renforcées pour les opérateurs. Le rôle central de l’autorité suisse se confirme, ainsi que son influence sur l’écosystème francophone du jeu, notamment pour ceux qui recherchent des casinos en ligne suisses fiables.

Gespa 2025 : un marché surveillé, mais globalement stable

La première conclusion du rapport est claire : les mesures de protection des joueurs fonctionnent. La Suisse reste l’un des pays européens où le contrôle du jeu en ligne est le plus encadré. Pour l’autorité, les outils mis en place depuis la mise en application de la loi sur les jeux d’argent (LJAr) continuent de produire leurs effets.

Points clés du rapport 2025

• Les outils de limitation et d’exclusion sont correctement appliqués par les opérateurs licenciés.
• Les joueurs problématiques identifiés restent minoritaires, même si les paris sportifs constituent le segment le plus à risque.
• Les plateformes non autorisées demeurent un danger mais la collaboration entre cantons et fournisseurs d’accès permet de maintenir un niveau de blocage efficace.
• Les opérateurs doivent renforcer la transparence des mécanismes de jeu (RTP, volatilité, conditions des bonus).

Cette surveillance constante fait de la Suisse un marché où l’on privilégie la sécurité plutôt que la multiplication des offres. L’autorité rappelle d’ailleurs que les opérateurs doivent garantir des mécanismes clairs, y compris pour les options de casino retrait rapide – exigence particulièrement importante pour éviter les abus et protéger les joueurs vulnérables.

Fermetures, nouvelles licences et évolution du paysage casino

L’année 2025 a également été marquée par plusieurs mouvements du côté des casinos terrestres et en ligne. Le rapport de la Gespa s’appuie sur ces évolutions pour rappeler que la régulation suisse est un cadre vivant, ajusté en fonction du terrain.

Évolutions majeures annoncées par la Gespa

Événement	Date	Impact
Fermeture définitive du Casino Schaffhausen	2025	Réduction temporaire de l’offre terrestre dans la région
Ouverture programmée du Casino Winterthur	Décembre 2025 – début 2026	Renforcement de l’offre locale encadrée
Retrait du Groupe Barrière de l’offre numérique suisse	Fin 2025	Fermeture de GAMRFIRST.ch, réduction du nombre de plateformes légales

L’autorité a précisé que ces transformations n’entraînent aucun assouplissement des règles. Au contraire, chaque nouvelle licence – terrestre ou en ligne – implique un examen approfondi de la conformité technique, de la transparence financière et du plan de protection des joueurs.

Paris sportifs : vigilance accrue sur l’activité la plus à risque

Un autre point marquant du rapport concerne l’évolution du pari sportif, identifié comme l’activité la plus susceptible de mener à des comportements de risque. La tranche la plus vulnérable selon la Gespa reste les hommes entre 18 et 29 ans, particulièrement attirés par les paris rapides, les combinés à forte cote ou les plateformes offshore. La Gespa rappelle également que les paris rapides et combinés sont les plus risqués, incitant les joueurs à se tourner vers des pratiques encadrées, comme celles présentées dans notre guide complet des paris sportifs.

Mesures prévues pour 2026

• Augmentation des contrôles « mystery shopping » dans les points de vente physiques.
• Renforcement des obligations d’identification sur les sites autorisés.
• Mise en place d’algorithmes améliorés pour repérer les comportements compulsifs.
• Surveillance accrue des offres basées sur la blockchain ou les NFT (suite à plusieurs plaintes déposées en 2025).

La Gespa est claire : si un service ressemble à un jeu d’argent, il doit être autorisé.

Le modèle suisse : un cadre unique en Europe

Le rapport 2025 rappelle également les bases du système suisse, encore souvent mal compris dans la francophonie. Contrairement à de nombreux pays de l’UE, les casinos en ligne suisses ne peuvent exister qu’en partenariat avec un casino terrestre licencié. Chaque plateforme légale est donc l’extension numérique d’un établissement physique reconnu.

Fondements du système suisse

• Licences limitées : nombre restreint d’opérateurs en ligne.
• Exigences strictes : audits financiers, contrôles techniques, protection des joueurs.
• Blocage des sites non autorisés : filtrage DNS imposé aux fournisseurs d’accès Internet.
• Coopération intercantonale : coordination étroite entre Gespa, cantons et Confédération.

La Suisse fait figure de modèle en matière de clarté réglementaire, même si cette approche implique un marché plus réduit que celui des pays où l’autorisation est plus ouverte.

Vers 2026 : une régulation helvétique renforcée malgré un contexte européen mouvant

Pour 2026, la Gespa prévoit :

• Des contrôles plus stricts sur les paris sportifs
• Une surveillance accrue des services numériques émergents
• Une transparence renforcée pour les opérateurs
• Une prudence maximale pour les nouvelles licences terrestres

Cette rigueur contraste avec les évolutions du marché européen, où des consolidations majeures — comme la fusion Betclic–Tipico (voir notre analyse) — redéfinissent la concurrence et accélèrent la modernisation des plateformes.
Même si la Suisse n’en fait pas mention directe, ces mouvements pourraient indirectement pousser la régulation helvétique à redoubler de vigilance.